La place de l’aquaculture dans l’approvisionnement des systèmes alimentaires halieutiques est désormais incontestable, tout comme son rôle futur dans l’économie bleue. L’aquaculture permettra de contribuer à la sécurité alimentaire, au bilan carbone et au développement des technologies propres et biotechnologies. Encourager le développement de modèles d’exploitation aquacole durable répondant aux besoins transformationnels bleus du secteur halieutique est une ambition majeure de la BBI.
Ces modèles devraient intégrer les principes de circularité et adopter des pratiques plus efficaces pour soutenir une aquaculture économiquement viable et écologiquement durable. Ils favoriseraient également le développement d’activités alternatives pour les pêcheurs artisans, améliorant ainsi leurs revenus et réduisant la pression sur les ressources marines surexploitées. Nonobstant un potentiel de développement certain, l’aquaculture marine reste un secteur faiblement exploité au Maroc et en Afrique en général. Toutefois, des efforts pour son développement sont en cours dans plusieurs pays, notamment au Maroc, en Tunisie, à Madagascar, et en Namibie.
Dans le cadre de sa stratégie en matière de recherche et d’innovation aquacole, l’INRH a mis en place une ferme pilote en offshore au large de Sidi Ifni. Cette initiative vise à démontrer la viabilité de la pisciculture marine au niveau des côtes atlantiques sud marocaines, à attirer les investisseurs et à évaluer le potentiel de développement de l’aquaculture marine au Maroc.
Établie sur une parcelle de 25 hectares, la ferme est équipée de quatre cages flottantes de 30 mètres de diamètre. Chaque cage peut produire en moyenne 70 tonnes de poisson par an, portant la production totale annuelle de la ferme à environ 280 tonnes/an. Située à une profondeur de 40 à 45 mètres, cette ferme expérimentale sert de plateforme pour tester différentes techniques de culture et évaluer le potentiel de développement de l’aquaculture marine au Maroc.
Ce type de modèle de polyculture permet l’optimisation de l’espace physique de la ferme en mer pour diversifier la production tout en réduisant l’investissement.
Expérimentation réalisée dans la baie de Cintra (Maroc) en associant l’élevage de moules sur bouchot à celui des huîtres sur casiers suspendus entre bouchots et d’élevage de palourdes en poches posées sur le fond.
Expérimentation en cours de réalisation à Sidi Rahal (Maroc) en associant la culture des Gracilaires à celles des Laminaires et du Gelidium sur les mêmes structures de culture.
Ce type de polyculture permet d’optimiser l’espace et de diversifier la production. De même, il permet d’améliorer la qualité de l’eau et de diminuer l’impact sur l’environnement.
Les premières expérimentations marocaines de polyculture à petite échelle ont montré un fort potentiel. Pour développer cette approche à plus grande échelle, il est essentiel d’analyser les interactions entre les espèces et leur environnement. Chaque site aquacole présente des caractéristiques uniques qui déterminent le choix des espèces à associer et les techniques de culture à mettre en œuvre.
Pour développer la polyculture, il est essentiel d’analyser les performances de chaque espèce en fonction des spécificités de chaque site. Cette analyse permettra de définir les conditions optimales de culture et de concevoir des modèles de production adaptés à différentes échelles, allant de l’artisanat à l’industrie.